Ostéoposrose comment prévenir?
L’ostéoporose : qu’est-ce que c’est?
Précisons qu’il ne s’agit pas d’une maladie, mais d’un processus naturel lié le plus souvent auvieillissement.L’ostéoporose est caractérisée par une perte de la résistance des os qui prédispose aux fractures. Dans la plupart des cas, les os se fragilisent en raison d’un manque de calcium, de phosphore et d’autres minéraux. L’ostéoporose rend les os plus poreux et plus susceptibles de se fracturer lors d’une chute banale qui, en temps normal, aurait été sans conséquence.
Qui est touché?
La plupart du temps, l’ostéoporose apparaît chez les personnes âgées de 65 ans et plus, mais elle peut survenir plus tôt.
On estime qu’au Canada, 1 femme sur 4 et 1 homme sur 8 en seront atteints au cours de leur vie. De l’âge de 50 ans à la fin de leur vie, 4 femmes caucasiennes sur 10 subiront une fracture en raison de l'ostéoporose.
Les os de la hanche, des poignets et de la colonne vertébrale sont ceux qui subissent le plus souvent une fracture attribuable à l’ostéoporose.
Objectif : prévenir les fractures
Selon les nouvelles directives émises en 2010 par Ostéoporose Canada, les médecins doivent avant tout viser à prévenir les fractures plutôt qu’à traiter l’ostéoporose à tout prix. Cette nouvelle orientation repose sur les plus récentes données scientifiques. En effet, il s’avère que l’ostéoporosen’est que l’un des nombreux facteurs de risque de fracture. Cela signifie qu’il est possible d’avoir de l’ostéoporose, mais un faible risque de fracture. Inversement, il est possible d’avoir un risque de fracture élevé sans ostéoporose.
Le médecin doit donc procéder à une évaluation globale de l’état de santé du patient, des médicaments qu’il consomme, de ses antécédents familiaux, de ses habitudes de vie, etc. C’est seulement s’il le juge nécessaire qu’il proposera un test d’ostéodensitométrie, qui mesure la densité minérale osseuse. Auparavant, la décision de traiter ou non reposait essentiellement sur les résultats de ce test.
Toutes les données récoltées servent à établir la probabilité qu’une fracture survienne au cours des 10 prochaines années. Plusieurs questionnaires ont été élaborés afin de permettre au médecin d’évaluer ce risque. Ceux-ci varient légèrement d’un pays à l’autre et ont été testés auprès de larges échantillons de populations.
Précisons qu’un diagnostic d’ostéoporose peut être émis à la suite d’une des deux situations suivantes :
- un examen radiologique, ou test d’ostéodensitométrie, révèle de l’ostéoporose;
- une fracture survenue à cause de la fragilité osseuse.
- un examen radiologique, ou test d’ostéodensitométrie, révèle de l’ostéoporose;
- une fracture survenue à cause de la fragilité osseuse.
Lorsque l’ostéoporose est diagnostiquée et traitée, il est possible de stabiliser ou d’améliorer l’état des os au point de réduire de 50 % les risques de subir une fracture.
Le test d’ostéodensitométrie Le test d’ostéodensitométrie permet de connaître la densité minérale osseuse (DMO) c’est-à-dire la teneur de divers minéraux (calcium, phosphore, etc.) dans les os. Il existe plusieurs techniques pour mesurer la densité minérale des os. La plus couramment utilisée est l’absorptiométrie biphotonique par rayons X. Cet examen indolore expose à très peu de radiations. Le résultat de ce test (le score T) est comparé à la densité minérale osseuse moyenne des jeunes adultes. Précisons cependant que ce test ne permet pas de connaître la qualité de la structure de l’os. La solidité de l’os ne dépend pas seulement de sa densité, mais aussi de la qualité de sa structure. |
Évolution de la masse osseuse avec l’âge
Tous les individus n’ont pas le même « capital » osseux. Les trois quarts de celui-ci sont déterminés par l’hérédité. Les bonnes habitudes de vie (exercice physique, consommation de calcium, etc.) permettent de préserver ce capital et de le faire fructifier.
Le pic maximal de masse osseuse est atteint vers l’âge de 35 ans (voir le schéma ci-dessous). Celui-ci se maintient généralement jusqu’à 40 ans. Par la suite, la masse osseuse tend à décliner de 1 % à 2 % par année.
Durant les 10 années qui suivent l’apparition de la ménopause, la perte osseuse s’accélère de 2 % à 3 % par année, en raison du déclin de la production d’oestrogènes. La perte se stabilise ensuite à environ 1 % par année.
Dans le cas des hommes, la perte est plus graduelle. À compter de 65 ans, cependant, leur risque de souffrir d’ostéoporose augmente et ils sont plus susceptibles d’avoir des fractures.
Le graphique suivant donne une idée de l’évolution de la masse osseuse avec l’âge. Il s’agit d’une courbe moyenne. Ainsi, la courbe relative à un individu en particulier peut être différente, car elle dépend de son hérédité et de son mode de vie. Pour connaître les facteurs qui contribuent à l’apparition de l’ostéoporose, voir les sections Personnes à risque et Facteurs de risque.
Complications possibles
En tentant de limiter ou de prévenir les fractures osseuses, on souhaite essentiellement en éviter les conséquences : douleurs, perte d’autonomie, réduction de la qualité de vie (surtout pour la fracture de la hanche), etc. De 20 % à 25 % des personnes qui subissent une fracture de la hanche décéderont au cours de l’année suivante.
Les conséquences sont souvent plus graves pour l’homme qui, à âge égal, est généralement en moins bonne santé que la femme.
Symptômes de l’ostéoporose
Personnes à risqueL’ostéoporose n’engendre généralement aucun symptôme, d’où ses surnoms de « voleur silencieux » ou de « mal silencieux ». Souvent, la perte osseuse n’est constatée qu’à la suite d’une fracture survenue au cours d’une chute.- L’un de ses premiers symptômes est parfois une réduction de la taille (de 4 cm ou plus). Cette diminution est liée à une courbature du dos causée par un affaissement des vertèbres. Cet affaissement peut entraîner des douleurs intenses au dos.
Facteurs de risqueLes personnes âgées de plus de 65 ans.- Les personnes ayant déjà subi un écrasement des vertèbres ou une fracture vertébrale.
- Les personnes ayant des antécédents familiaux de fractures causées par l’ostéoporose.
- Les femmes ayant eu une ménopause précoce (avant l’âge de 45 ans), pour des raisons naturelles ou après l’ablation de leurs ovaires. La production d’oestrogènes, qui contribuent au maintien de la masse osseuse, diminue beaucoup à la ménopause. Plus le temps d’exposition du corps aux oestrogènes est long, plus le risque d’ostéoporose diminue. De plus, les femmes qui manquent d’oestrogènes en raison d’une maladie appelée hypogonadisme sont aussi à risque accru.
- Les personnes atteintes d’une maladie qui interfère avec l’absorption du calcium dans l’intestin (par exemple, la maladie de Crohn).
- Les femmes qui ont eu des périodes d’aménorrhée de plus de 6 mois (hormis la grossesse).
- Les personnes qui ont déjà suivi un traitement aux corticostéroïdes par voie orale durant plus de 3 mois. Aussi, celles qui ont pris ou prennent des médicaments anticonvulsivants ou de l’héparine.
- Dans une moindre mesure, les personnes atteintes d’arthrite rhumatoïde ou ayant déjà fait de l’hyperthyroïdie. Ces 2 facteurs sont considérés comme mineurs.
Les facteurs suivants accroissent le risque d’ostéoporose. Leur effet est cumulatif. Cependant, leur influence est moins importante que celle des facteurs décrits dans la section Personnes à risque.
- Le manque d’exercice physique.
- Une alimentation pauvre en calcium tout au long de la vie.
- Un manque de vitamine D causé par une exposition limitée à la lumière du soleil ou par une alimentation pauvre en vitamine D. Cette vitamine est essentielle au métabolisme du calcium.
- Le tabagisme.
- Une perte de poids importante (plus de 10 % du poids corporel) avant l’âge de 25 ans, ou un poids inférieur à 60 kg (132 livres).
- La consommation excessive d’alcool.
- Une grande consommation de caféine (café, chocolat, colas, boissons énergisantes). Lacaféine augmenterait les pertes de calcium en augmentant le débit urinaire. Les experts recommandent habituellement aux personnes âgées, en plus de s’assurer d’un apport adéquat en calcium et en vitamine D, de ne pas boire plus de 3 tasses de café par jour1.
Prévention de l’ostéoporose
Traitements médicaux de l’ostéoporose
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Mesures de dépistage |
La majorité des groupes d’experts, y compris Ostéoporose Canada33, recommandent aux personnes suivantes de subir une évaluation poussée du risque de fractures par un médecin, tel que mentionné en début de fiche :
Dans certains cas particuliers, par exemple en cas d’arthrite rhumatoïde, un dépistage pourrait être proposé avant la cinquantaine. |
Mesures préventives de base |
Les 3 mesures suivantes sont les plus importantes. Il est bon, aussi, d’éviter le plus possible les facteurs de risque décrits plus haut. Faire de l’exercice physique. Les études montrent que l’exercice physique est bon pour les os, tout au long de la vie4-6. Être actif durant l’enfance et l’adolescence est particulièrement important, car cela permet de se constituer un squelette plus résistant, donc de faire des réserves de masse osseuse qui serviront à l’âge adulte. Les personnes en forme physiquement développent un meilleur équilibre et une meilleure coordination, ce qui réduit leur risque de chute. Il est recommandé de pratiquer un minimum de 30 minutes d’activité physique au moins 3 fois par semaine. Ce qui importe le plus n’est pas la durée des séances, mais leur fréquence7. Voici les divers types d’exercices recommandés.
Manger des aliments riches en calcium. Presque toutes les cellules du corps ont besoin de calcium pour bien fonctionner. Avoir une alimentation qui contient suffisamment de calcium permet de combler les besoins du corps sans qu’il ait à puiser dans ses réserves, c’est-à-dire les os. On peut obtenir un apport suffisant en calcium en mangeant régulièrement des produits laitiers, du saumon (avec les os), de la sardine, des légumes vert foncé (brocoli, etc.), des produits à base de soya (tofu, lait de soya enrichi de calcium). Pour savoir si vous consommez suffisamment de calcium, utilisez notre calculatrice interactive. Pour en savoir plus, consulter notre fiche Calcium. Avoir un apport suffisant en vitamine D. Cette vitamine est vitale pour la santé des os et des dents. Elle améliore l’absorption du calcium dans l’intestin et participe à la fixation de ce minéral dans les os. Sa forme active est synthétisée dans la peau lorsque celle-ci est exposée aux rayons ultraviolets du soleil. On trouve peu de vitamine D dans les aliments sous sa forme active, hormis dans les poissons (sardine, maquereau, hareng, saumon, etc.). C’est pourquoi, en Amérique du Nord, le lait et la margarine sont enrichis en vitamine D. Certaines céréales et certaines boissons de riz ou de soya le sont aussi. Consulter la fiche Vitamine D pour en savoir plus. |
Autres mesures préventives |
Suppléments de calcium et de vitamine D Voici les recommandations émises par Ostéoporose Canada33 :
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Si l’ostéoporose découle de l’usage prolongé d’un médicament (thérapie aux corticostéroïdes, etc.), il faut voir à éliminer rapidement sa cause.Le traitement de base combine la prise de suppléments et une médication adéquate avec un programme d’exercice adapté. Par contre, la perte osseuse peut réapparaître lorsqu’on cesse le traitement.
Suppléments de calcium et de vitamine D
Le médecin propose parfois la prise de suppléments de calcium et de vitamine D. L’apport en calciumtiré de l’alimentation et au besoin d’un supplément devrait atteindre 1 200 mg par jour. La dose devitamine D proposée varie entre 800 UI et 2 000 UI (20 à 50 µg) par jour, selon le cas.
La mesure du taux sanguin de vitamine D (le 25-hydroxycholecalciférol) est habituellement suggérée aux personnes qui reçoivent un traitement pharmacologique contre l’ostéoporose. Le médecin peut ainsi connaître la posologie optimale des suppléments de vitamine D.
Alimentation
Tel que décrit en prévention, il est bon d’augmenter son apport en aliments riches en calcium et en vitamine D. Il faut aussi veiller à avoir un apport adéquat en protéines, et privilégier une diète alcaline (riche en fruits et légumes).
Les bienfaits de l’exercice physique sont nombreux :
Exercice physique
- préserver la mobilité et l’équilibre;
- prévenir les chutes;
- ralentir la perte de masse osseuse;
- réduire les douleurs causées par une fracture.
Si l’on souffre d’ostéoporose, on doit consulter un médecin ou un kinésiologue avant de pratiquer toute forme d’activité physique. Le programme d’activité physique doit être progressif et bien adapté aux capacités. Les exercices des articulations portantes et les exercices contre résistance sont les plus bénéfiques. Pour plus de détails, voir la section Prévention.
Prévention des chutes
Divers facteurs augmentent le risque de chute chez les personnes âgées, tels :
- la perte de force musculaire;
- les problèmes d’équilibre;
- les troubles visuels;
- la prise de certains médicaments (par exemple, les somnifères, les anxiolytiques, certains antidépresseurs et certains médicaments contre les allergies).
Maintenir une bonne masse musculaire et améliorer la souplesse et l’équilibre sont les meilleures façons d’éviter les chutes. La consultation d’un ergothérapeute permet d’aménager le lieu de vie de façon à réduire ce risque.
À appliquer au quotidien - Avoir une bonne posture : redresser la tête et garder le haut du dos bien droit, tout en maintenant les épaules en arrière et le bas du dos cambré. - Soutenir le cou à l’aide d’un petit coussin lorsqu’on est assis dans un fauteuil ou que l’on conduit. - Manipuler correctement les charges lourdes : éviter de pencher le haut du corps pour saisir et soulever une charge; plier plutôt les genoux et garder le dos droit pendant qu’on la déplace. - Pour éviter les chutes, mettre un tapis antidérapant dans la baignoire; porter des souliers à talons plats et à semelles antidérapantes; se méfier des carpettes, des surfaces glissantes et des fils électriques qui traînent, etc. - Faire attention aux chiens et aux chats, car leur comportement parfois imprévisible peut occasionner des chutes. |
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