lundi 1 novembre 2010

Bénéfice des Oméga 3 contre la dépression

L'état dépressif, une suite de moments difficiles
Concrètement, les personnes à risque de dépression, ayant des antécédents de dépression personnels ou familiaux ont-elles intérêt à optimiser leur apport d'oméga 3 ?
Pierre Astorg : Très probablement. En attendant de solides preuves de l'efficacité des oméga 3 en prévention, un comité de l'association américaine de psychiatrie recommandait déjà en 2006, un apport de 1000 mg par jour d'un mélange d'EPA et de DHA aux personnes souffrant de troubles de l'humeur (8). Les oméga 3 pourraient représenter une bonne alternative pour les patients qui répondent mal aux médicaments antidépresseurs ou qui ne les tolèrent pas, ou pour les personnes dépressives qui refusent de prendre ces médicaments.

Une alimentation équilibrée suffit-elle à fournir suffisamment d'oméga 3 ?
Pierre Astorg : Les apports conseillés pour la population française, qui ont été majorés il y a quelques mois, sont de 250 g d'EPA et de 250 mg de DHA par jour. Consommer leur précurseur, l'acide alpha-linolénique (ALA), sous forme d'huile de colza ou de noix notamment, n'est pas suffisant pour atteindre cette recommandation. En effet, la conversion par l'organisme humain de l'ALA en EPA et DHA est faible. Il faut donc ingérer directement de l'EPA et du DHA en mangeant du poisson (ou des fruits de mer), idéalement 3 à 4 fois par semaine. Les poissons nettement plus concentrés en oméga 3 sont les poissons gras : hareng, maquereau, sardine, saumon. 
Concernant les personnes à risque de dépression, si l'on se réfère aux essais cliniques, la dose d'EPA efficace préventive ou curative serait de l'ordre de 1000 mg par jour. Pour atteindre cet apport, à moins de consommer du poisson tous les jours (ce qui peut déséquilibrer l'alimentation, ou exposer à un excès de méthylmercure), on est obligé d'avoir recours à des compléments alimentaires à base d'huiles de poissons. Il n'y a pas d'effet secondaire néfaste ou gênant à cette dose (de tels produits sont déjà utilisés en prévention cardio-vasculaire). Bien évidemment, il vaut mieux les prendre sur avis médical.
Propos recueillis par Florence Daine, le 18 octobre 2010

Sources :
Pour notre dossier nous avons puiser nos informations sur le site Doctissimo.fr
(1) "The major psychoses and neuroses as oméga-3 essential fatty acid deficiency syndrome : substrate pellagra", D.O.Rudin. Biol. Psychiatry, 16 : 837-50. 2001.
(2) "Fish consumption and major depression", JR Hibbeln.. Lancet, 351 : 1213. 1998.
(3) "Association of fish and longchain n-3 polyunsatured fatty acid intake with the occurrence of depressive episodes in middle-aged French men and women., P. Astorg et al.  Prostaglandins Leukot Essent Fatty Acids, 78 : 171-82. 2008.
(4) Plasma eicosapentaenoic acid is inversely associated with severity of depressive  symptomatology in the ederly : data from the Bordeaux sample of the Three-City Study, C. Féart et al. Am J Clin Nutr, 87 : 1156. 2008.
(5) Omega-3 treatment of childhood depression : a controlled, double-blind pilot study, B. Nemets et al. Am J Psychiatry, 63 :1098-100. 2006.
(6) Comparison of therapeutic effect of omega-3 EPA and fluoxétine, separately or in combinaison, in major depressive disorder, S Jayazeri et al.  Aust New Zealand Psychiatry, 42 : 192-8. 2008.
(7) The efficacy of omega-3 supplementation for major depression : a randomized controlled trial. F. Lespérance et al. The journal of clinical psychiatr, 15 juin 2010.
(8) Omega-3 fatty acids : evidence basis for treatment and future research in psychiatry, MP. Freeman et al.  J Clin Psychiatry, 67 : 1954-67. 2006.

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