Tour de taille indice risques cardiovasculaires?
Toujours utile le tour de taille comme indice du risque de maladies cardiovasculaires?
La mesure du tour de taille ne serait pas plus précise que l’indice de masse corporelle (IMC) pour prédire le risque de maladies cardiovasculaires que court une personne sur une période de 10 ans.
C’est ce qui ressort d’une nouvelle synthèse regroupant 58 études et portant sur plus de 220 000 personnes issues de 17 pays. Cette conclusion vient remettre en question d’autres études selon lesquelles il existerait un lien direct entre le tour de taille et le risque cardiovasculaire.
La nouvelle étude a évalué, sur une période de 10 ans, le tour de taille et l’IMC des participants, pour ensuite établir le risque de crise cardiaque ou autre accident cardiovasculaire.
Selon les chercheurs, lorsqu’on dispose des informations relatives à la pression artérielle, à la glycémie et au taux de cholestérol d’un patient, le tour de taille, le rapport taille-hanche ou l’IMC n’apporteraient pas plus de précision pour évaluer le risque cardiovasculaire.
Ils estiment que, peu importe sa localisation, un excès de graisse est synonyme de risque cardiovasculaire et qu’aucun bourrelet n’est plus dangereux qu’un autre.
Une affirmation « contestable »
Il faut interpréter cette étude avec précaution, d’après Jean-Pierre Després, titulaire de la Chaire de recherche internationale sur le risque cardiométabolique et directeur de la recherche en cardiologie au Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec.
« Il s’agit d’un travail colossal, qui apporte une donnée nouvelle : chez un patient, lorsqu’on a mesuré la tension artérielle, la glycémie et le taux sanguin de lipides et de cholestérol, alors la mesure de l’adiposité (tour de taille ou IMC) n’est pas nécessaire », convient-il.
Mais celui-ci est en désaccord avec la conclusion des auteurs, qui affirment qu’il n’y a pas lieu d’utiliser le rapport taille-hanche plutôt que l’IMC lorsqu’on évalue le risque cardiovasculaire d’un patient.
« C’est une affirmation très contestable », juge-t-il.
Car l’obésité abdominale (tour de taille supérieur à 88 cm chez la femme et à 102 cm chez l'homme) serait bel et bien un facteur de risque cardiovasculaire majeur.
« Plus de 25 années de travaux ont montré l'importance de la répartition de la graisse et de l'adiposité viscérale sur le risque cardiovasculaire. Pour un IMC donné, la personne qui a un tour de taille très large a un risque cardiovasculaire bien plus élevé que celle qui a un tour de taille plus fin. Ce serait faux de dire aux médecins que le tour de taille de leurs patients n’a pas d’importance », ajoute-t-il.
En outre, l’obésité abdominale est souvent associée à l’apparition du diabète, de l'hypertension et de l'hypertriglycéridémie. « On peut traiter ces problèmes par des médicaments, mais il est plus logique d’agir en amont en prévenant l’obésité », conclut le Dr Després.
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