mercredi 1 décembre 2010

Attention aux régimes hyperprotéinés


Certains régimes hyperprotéinés augmenteraient la mortalité

Les régimes pauvres en sucres et riches en protéines permettent une perte de poids rapide, mais augmentent les risques de décès, selon une étude américaine publiée dans la revue Annals of Internal Medicine réalisée auprès de 130 000 personnes suivies pendant 20 à 26 ans. Du moins s'ils sont à base de protéines animales.

Auparavant, seuls les risques de carences étaient pointés pour les régimes hyperprotéinés, ainsi que le risque d'effet yo-yo (reprise rapide des kilos perdus). 

Le danger pour les reins, en cas de pathologie pré-existante (maladie cardiaque, hypertension, diabète, pathologie rénale connue), était également connu des nutritionnistes, d'où les contre-indications à de telles diètes protéinées pour les personnes présentant des antécédents de ce type. 

Mais cette vaste étude pointe de nouveaux dangers, cette fois-ci pour les personnes sans facteurs de risque particuliers.

La mortalité globale augmentée, mais seulement avec les protéines animales.




L'étude de Teresa Fung et ses collègues de l'unité de nutrition du collège Simmons (Boston) a été réalisée auprès de 85 000 femmes (34 à 59 ans) et 45 000 hommes (40 à 75 ans au début de l'étude), suivis depuis 1980 (1986 pour les hommes) jusqu'en 2006. 
Elle montre de sérieux dangers méconnus, en particulier pour ceux et celles qui compensent le manque de glucides et de calories par la prise de protéines animales.

Le risque de décès global des personnes suivant un régime pauvre en sucres (glucides) est ainsi augmenté de 12 % par rapport aux personnes ne suivant pas ces modifications alimentaires.

Mais si l'on regarde les différents paramètres, on s'aperçoit que ce sont les régimes pauvres en sucres et riches en protéines animales qui sont spécifiquement à risques : la mortalité est augmentée de 23 % par rapport à la population générale

En détails, le risque de décès par crise cardiaque augmente de 14 %, et le risque de décès suite à un cancer est de 28 % plus élevé.

Le régime hyperprotéiné végétal, à l'inverse, est protecteur.
Toujours selon cette étude, les régimes pauvres en glucides et riches en protéines végétales diminuent le risque de mortalité globale de 20 % ! La mortalité par accident cardiovasculaire est diminuée de 23 %.

Au final, les régimes hyperprotéinés ne sont donc pas complètement remis en cause par ces travaux. 
Par contre il en ressort que la diète protéinée (destinée à compenser le manque de calories du régime hypoglucidique) devrait se faire plutôt avec des légumes, fruits et céréales qu'avec des viandes, poissons, crustacés ou oeufs...



Si vous-même suivez un tel régime (Atkins, Dukan, sachets hyperprotéinés, etc.), "vous devriez donc probablement consommer moins de viandes", comme le suggère en conclusion Teresa Fung, Professeur de nutrition et principal auteur de l'étude.

Sources :
doctissimo
- "Low-Carbohydrate Diets and All-Cause and Cause-Specific Mortality : Two Cohort Studies", Fung T et coll., Annals of Internal Medicine, 7 septembre 2010
- "Nutrition: Risky Additions to a Low-Carb Diet", New York Times, 13 septembre 2010

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