mardi 23 novembre 2010

le vin rouge serait efficace dans la prévention de certains cancers


Régulièrement controversé, le "french paradox" revient sur le devant de la scène grâce à une récente étude publiée par des chercheurs de l'Inserm. Selon eux, un polyphénol largement présent dans le vin rouge et dans les raisins, le resvératrol, agirait sur deux micro ARN, des molécules à l'origine d'inflammations qui conduisent à la naissance de certains cancers.

Le resvératrol est un polyphénol présent dans les raisins et le vin rouge. 
Synthétisé dans les grains de raisin, il sert notamment à lutter contre une infection commune due à un champignon. 
Connue pour prévenir maladies cardiovasculaires et inflammations, cette molécule restait néanmoins un mystère pour les scientifiques dans la mesure où ses mécanismes d'action, eux, n'étaient pas encore élucidés.

L'équipe du Pr. Norbert Latruffe de l'unité Inserm "Lipide, nutrition, cancer", de l'université de Bourgogne, a donc cherché à en savoir plus sur ces mécanismes.

En travaillant sur une lignée cellulaire humaine, ils ont mis en évidence le rôle du resvératrol dans le processus anti-inflammatoire. 

Pour comprendre le mécanisme d'action mis en évidence, il faut savoir que 25 % des cas de cancers seraient liés à des processus inflammatoires connexes. Il s'avère que certains de ces processus sont dépendants de ce que l'on appelle des micro-ARN (séquences non codantes, c'est-à-dire qui ne produisent pas de protéine).

"Selon plusieurs études, la présence de l'un d'entre eux (miR-155), en grande quantité dans le sang est directement impliquée dans la réponse inflammatoire et serait liée à la formation de certains cancers comme les leucémies, les cancers du sein ou du poumon" précise le communiqué de l'Inserm. 

Les scientifiques ont pu démontré que le resvératrol agissait en modulant l'activité de ces micro-ARN. Au final, cette régulation des micro-ARN par le polyphénol aboutit au contrôle de l'expression de gènes inflammatoires.

Selon l'auteur principal de cette étude, le Pr Norbert Latruffe, "notre étude pourrait conduire à démontrer l'intérêt de l'emploi du resvératrol comme agent anti-inflammatoire. (...) On pourrait imaginer le tester en clinique comme adjuvant de traitements anti-cancéreux, mais la route est encore longue". Le chercheur de l'Inserm précise toutefois que "malgré les propriétés du resvératrol, boire du vin ne permet pas de traiter les cancers ni l'inflammation".

Sources :
Doctissimo.fr
- "Le resveratrol : un polyphénol aux propriétés bénéfiques", Inserm, 2 septembre 2010

- "Resveratrol decreases the levels of miR-155 by upregulating miR-663, a microRNA targeting JunB and JunD", Esmerina Tili et coll., Carcinogenesis, septembre 2010 (lire le résumé en ligne )

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