Le Gingembre et ses vertus
Le gingembre |
Pourquoi mettre du gingembre au menu ?
Il possède une saveur exceptionnelle et confère une note délicieusement orientale à n'importe quel plat.
Ses fines tranches marinées permettent de « nettoyer » le palais entre deux plats aux saveurs prononcées.
On peut en faire une infusion glacée que l’on servira telle quelle ou que l’on mélangera avec de l’eau minérale.
Il facilite la digestion.
Il prévient les nausées et les vomissements chez les personnes sujettes au mal des transports et chez les femmes enceintes.
Profil santé
Depuis fort longtemps, le gingembre est consommé aux quatre coins du monde pour soulager différents maux tels que les rhumatismes, les nausées, le rhume et les maux de tête.
Le gingembre peut être utilisé sous différentes formes, comme en capsules, en poudre, en tisanes, frais ou en sirop.
Cette fiche se consacrera principalement aux effets sur la santé de la consommation de gingembre frais ou séché (voir notre fiche Gingembre (psn) dans la section Produits de santé naturels pour connaître les effets du gingembre sous d’autres formes).
Principes actifs et propriétés
Antioxydants.
Les antioxydants sont des composés qui protègent les cellules du corps des dommages causés par les radicaux libres. Ces derniers sont des molécules très réactives qui seraient impliquées dans le développement des maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’autres maladies liées au vieillissement.
Une quarantaine de composés antioxydants ont été découverts dans le gingembre. Certains d’entre eux seraient résistants à la chaleur et pourraient même être libérés durant la cuisson, ce qui pourrait expliquer l’augmentation de l’activité antioxydante du gingembre cuit. Le gingembre moulu se situe au troisième rang quant à son contenu en antioxydants parmi plus de 1 000 aliments analysés.
Mentionnons toutefois que cette comparaison a été effectuée sur la base de 100 g d’aliments et non par portion usuelle (qui correspond à environ 2 g dans le cas du gingembre). Le gingembre frais possède aussi une forte activité antioxydante comparativement à d’autres légumes et épices consommés en Asie. À la suite d’une trentaine d’analyses effectuées, le gingembre, ainsi que le curcuma, la menthe, la coriandre, le brocoli et les choux de Bruxelles, se sont classés parmi les quatorze végétaux frais les plus fortement antioxydants.
Le principal composé actif responsable du goût piquant du gingembre frais est le (6)-gingérol. Ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes sont bien connues10 et son potentiel anticancer est démontré in vitro. Durant la déshydratation du gingembre, les gingérols sont convertis en composés nommés shogaols.
Ce groupe de composés se retrouve donc en plus grande quantité dans le gingembre séché ou en poudre que dans le gingembre frais. Une étude démontre que les shogaols pourraient protéger les cellules d’un composé impliqué dans le développement de la maladie d’Alzheimer.
Les effets des différents composés antioxydants isolés du gingembre ont été observés in vitro ainsi que chez l’animal.
Ce sont là des résultats prometteurs qui restent à être démontrés chez l’humain.
Nausées et vomissements.
Plusieurs études ont évalué l’effet antiémétique, la capacité de prévenir ou d'arrêter les nausées et les vomissements attribué au gingembre. D’abord, deux études révèlent que la consommation de 0,5 g à 1,5 g de gingembre en poudre, sous forme de capsules pourrait être efficace pour traiter les nausées et les vomissements durant la grossesse.
De plus, une méta-analyse récente démontre que 1 g de gingembre en poudre, sous forme de capsules, serait plus efficace qu’un placebo pour prévenir les nausées et les vomissements après une chirurgie.
À titre de comparaison, 1 g à 2 g de gingembre en poudre équivaut à environ 10 g de gingembre frais. Finalement, la consommation de gingembre pourrait prévenir les nausées et les vomissements reliés au mal des transports, mais les preuves sont encore insuffisantes pour conclure à une efficacité probante.
À ce sujet, deux études n’ont pas vu d’effet antiémétique à la suite de la consommation de gingembre frais. Les gingérols et les shogaols contenus dans le gingembre joueraient un rôle dans l’effet antiémétique, en agissant entre autres sur la réduction des mouvements de l’estomac.
À ce jour, la majorité des études randomisées ont été réalisées avec du gingembre en poudre capsules et en le comparant à un placebo. Ainsi, il est difficile de déterminer si la consommation de gingembre frais, cristallisé ou en tisane, par exemple, pourrait procurer les mêmes effets.
Digestion.
Un article de synthèse, dans lequel ont été recensées des études réalisées chez l’animal, démontre que le gingembre, comme d’autres épices pourrait stimuler la sécrétion de bile et l’activité de différents enzymes digestifs, résultant en une digestion plus rapide des aliments. Les quantités de gingembre utilisées dans ces études sont élevées et même supérieures à ce que pourraient consommer des populations reconnues comme étant de grandes consommatrices d’épices, comme l’Inde.
Quoique la consommation de telles quantités soit réaliste pour ces populations, elle l’est plus difficilement dans un contexte nord-américain où les épices, dont le gingembre ont moins leur place dans les mets traditionnels. Comme l’effet de la consommation de gingembre frais sur le processus de digestion n’a pas fait l’objet d’étude clinique bien contrôlée chez l’humain, davantage de recherches pourront éventuellement mener à des conclusions plus précises sur le sujet.
Inflammation.
Les propriétés anti-inflammatoires de certains constituants du gingembre sont reconnues depuis fort longtemps et sont bien documentées in vitro. Parmi les composés connus, mentionnons principalement les gingérols dont les effets bénéfiques ont été également observés chez l’animal, mais aussi les shogaols et les paradols qui exerceraient leurs effets par différents mécanismes d’action.
D’autres composés actifs jouent probablement aussi un rôle, il reste à les découvrir. Chez l’humain, la consommation de gingembre a démontré des résultats prometteurs quant à la diminution des douleurs reliées à l’arthrite, quelques études seulement, réalisées à partir de gingembre frais.
Par contre, les résultats de ces études sont difficiles à comparer, étant donné les différentes préparations et quantités de gingembre utilisées, de 0,5 g à 50 g de gingembre par jour. Davantage d’études sont donc nécessaires avant de conclure à un effet réel de la consommation de gingembre frais sur la prévention et le traitement des douleurs reliées à des troubles inflammatoires chroniques.
Gingembre, ail et oignon
En consommant du gingembre avec de l’ail ou de l’oignon ou mieux encore, les deux on créerait une synergie entre leurs différents composés antioxydants. Ce qui leur permettrait de surpasser leurs effets antioxydants individuels.
Gingembre et diabète
Une récente étude réalisée chez l’animal a démontré que l’ajout d’un extrait de gingembre à la diète de rats diabétiques diminuait leurs taux sanguins de glucose, de cholestérol et de triglycérides. Un tel effet sur le glucose n’avait pas été observé auparavant chez des rats non diabétiques, ce qui laisse entrevoir que le gingembre pourrait exercer son effet spécifique en présence de diabète. Ce sont là des résultats prometteurs qui ouvrent la porte à davantage d’études permettant de connaître l’effet du gingembre dans le contrôle du diabète.
Précautions
Différentes propriétés attribuées au gingembre, telles que des effets anticoagulant et hypoglycémiant laissent supposer que sa consommation pourrait interférer avec certains médicaments, plantes ou suppléments, en augmentant leurs effets. À ce sujet, plusieurs auteurs recommandent aux personnes prenant des médicaments pour le sang, tels l’héparine, le coumadin ou l’aspirine ou avant une chirurgie, d’éviter de consommer de grandes quantités de gingembre afin de diminuer les risques de saignements excessifs.
De plus, de grandes doses de gingembre pourraient interférer avec les médicaments pour le coeur, effet cardiotonique et les médicaments pour le diabète, action hypoglycémiante. Ces risques d’interaction sont cependant théoriques et n’ont pas nécessairement été observés chez des patients.
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